VALIER

VALIER
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Valier serait-il de la race de ces anges déchus que des dieux jaloux précipitent des paradis artificiels  vers des enfers  naturels ?

Lui qui se chante en  homme perdu  déplie sa poésie froissée comme une vieille veste de velours noir. Il  la dépose et l’oublie  sur des fauteuils de moleskine mais   jamais ne la retourne. En décor, juste quelques roses fanées  exhalant un souvenir de parfum. Rideau de fumée de  cigarette  pour enfumer  les fumistes.  Bas les pattes. Bas les  masques. Profil bas des têtes hautes.  Intégrité intégrale .Toujours digne dans l’égarement. L’orgueil bien placé quand  la  modestie est de  mise.

La philosophie ici n’a de comptoir que la promiscuité topographique. Valier n’est pas du genre à mettre de l’eau dans son vin .Tant pis si je me trompe. De la coupe aux lèvres le chemin est parfois  bien grand.

En écho à Nino qui aurait voulu être noir  lui vire rouge de peau et se rêve en ami d’un indien rêvé. Troquer le bon sauvage contre le mauvais. Faire le choix qui convient comme une évidence  «  Oh ce serai bien » ! Mélange de sang en ritournelle rituelle : « Ou Ou Ouaa ! » .

  Valier tue  son ennuie (l’ennuie productif des faux oisifs  blasés   qui font les vrais révoltés) au fil du temps qui passe et  des clichés qui n’en sont plus.  Les femmes, l’alcool,  qui le projettent  hors du monde trop commun des  mortels.  Pas de fuite en avant pour celui qui sait regarder les fleurs mortes. Juste un dandysme de bon aloi hors la loi  quand  la  révolte s’impose  avec l’assurance du combat à livrer, perdu d’avance.  « C’est comme ça c’est de la faute à personne ! »  

 

Langage  chic, châtié qui châtie . Sublime propos  d’à-propos .De sa voix grave Valier lance des mots en sentences implacables comme des dagues , des darts piquant les cœurs et les esprits . Magie du verbe  et des images. Fausse désinvolture  et faux désarroi de celui qui  croit se perdre en cette mauvaise vie qui est peut être la bonne !? Pureté des actes manqués comme autant de manques actés. Descriptions, phrasé à la Gainsbourg. Les mots dits sont les écrits qui restent.  

Noble de  cœur, Valier,  riche d’un feu intérieur,  trace sa route pavée de brûlantes  intentions, sans rien demander à personne. Si par pudeur il ne daigne pas  nous jeter un regard, saluons le  toutefois au passage…